Autour du mont Ventoux (septembre 2016)

Vendredi 1er septembre, rendez-vous est donné à 6h30 pour un départ prévu à 7h (c’est tôt ? oui mais 430 km environ nous attendent !).Évidemment, obligatoirement, fatalement, il faut un dernier ! Il y en aura un avec un bon quart d’heure de retard et un coup de fil de rappel ! (bon, tradition oblige, il paiera un coup !). Ça y est ! c’est parti ! 10 motos, 11personnes s’élancent dans l’air frais du matin. Réalmont, Alban, descente toujours aussi magnifique sur St Sernin ; du classique pour rejoindre deux complices qui nous attendent à St Affrique. Retrouvailles, arrêt bistrot et nous voilà 13 (dont 2 dames) sur 11 motos pour continuer le périple. La longue file, derrière notre pro du GPS (il ne nous a pas encore joué un de ces tours dont il a le secret mais ça viendra !) passe Millau, admire son pont, puis s’enfonce dans ce superbe paysage des gorges du Tarn sur une route viroleuse à souhait où, pour une fois, très peu de camping-cars ne viendront gêner notre progression. Bon, OK, on se régale mais la température commençant à grimper sérieusement il est temps de s’arrêter, de se désaltérer, de se dégourdir les jambes ! Ste Énimie ? Gorges du Tarn finies, direction Mende puis Villefort, Vallon Pont d’Arc avant de découvrir les gorges de l’Ardèche. (non ! non ! ne vous inquiétez pas, nous avons tout de même pris le temps de casse croûter !). Gorges de l’Ardèche : de nombreux points de vue mais, soleil haut dans le ciel, mercure atteignant allègrement les 35°C, on ne s’arrête pas ; on penche, on redresse (il vaut mieux !), on penche, on redresse ; dommage que la chaleur gâche un peu notre plaisir de rouler.

Pont St Esprit, Mondragon, camping La Pinède ! Ouf ! on va pouvoir s’enlever les bottes, le blouson, le casque, les gants ! Équipement indispensable à moto, certes, mais à maintenant 38°C, il est passablement difficile à porter ; enfin ! Hum ! Pas pour tout le monde puisqu’une de ces dames par masochisme ? désir de perdre du poids ? par grosse étourderie ? s’aperçoit que son blouson est toujours doté de sa doublure d’hiver ! (Je vais taire ici les différents commentaires d’autant plus qu’auparavant son casque avait refusé de s’ouvrir une fois fermé et de fermer une fois ouvert !). Camping : accueil sympathique, installation dans les différents mobil-homes puis allez ! zou ! tout le monde à la piscine ! Quel plaisir ! (Par contre mes cigarettes planquées dans ma poche de maillot n’apprécieront pas du tout ce bain ! D’ailleurs, elles ne s’en remettront pas !). L’apéro traditionnel agrémenté de tapenade, de cacahuètes puis un bon petit repas suivi d’un dijo offert conclueront cette belle journée moto.

Bon, puisqu’on est là, autant visiter n’est-ce pas ? C’est ce que nous allons commencer à faire et, Bertrand, originaire du coin, va avoir la rude tâche de nous servir de guide ! Petit déjeuner copieux et nous voilà à travers oliviers et vignes avec nos fidèles montures en train de vagabonder sur de petites routes au revêtement impeccable avant d’entrer, de s’arrêter à Vaison la Romaine avec son pont, ses ruines Gallo-Romaines , ses rues bien agréables mais aussi ses bistrots accueillants (culture, culture, oui mais eh ! pas que !). Ensuite ? me direz- vous : le col de La Madeleine où nous aurions du débloquer nos poignets droits seulement, parfois, un grain de sable … ! Ce n’est pas un grain de sable mais une guêpe joueuse qui, déboulant sous le casque de notre président préféré l’amène à s’arrêter fissa ; nous nous garons plus loin dans un coin d’ombre relative. Nous attendons, attendons, faisons donner les portables, pas de résultats soudain, une sonnerie retentit :  « non, non, il ne fallait pas prendre la direction vallée de la Nesque, on vous attend ».C’est ainsi que, ne voulant pas que le soleil ne nous transforme en steacks grillés, nous attaquons, à 20km/h, l’ascension du col ! Même les automobilistes hésitent à nous doubler craignant un piège, heureusement, le paysage est là ; à cette allure nous en profitons pleinement ! Finalement, le casque remis, notre cher président et ses deux fidèles compagnons nous rejoignent ; ouf ! nous revoilà à 13 pour la descente où s’enchaînent de larges virages ; on balance, on se régale oups ! celui-là, il ferme alors, fatalement, on titille les freins parfois un peu fort, un peu trop fort même ! La virgule laissée par le pneu arrière d’une de nos motos en est une preuve ! Après le col, des routes champêtres nous amènent au pied du monstre, au pied d’un des buts principaux de notre balade, le Ventoux ! « Attention, on y va tranquille, il faut ouvrir l’œil »avertit notre chef de file. On attaque l’ascension et , effectivement, il faut être attentif ! Les virages ? certes, il y en a mais çà, c’est plutôt agréable. Non, ce sont les vélos ! Ceux qui grimpent en se faisant mal, ceux qui grimpent au bord de l’asphyxie (bonjour les zig-zags !), ceux qui grimpent encore poussés par un collègue plus en forme puis, il y a ceux qui descendent plus ou moins vite, plus ou moins à droite ; enfin, au milieu de tout ça, des voitures qui freinent, qui doublent…etc Autrement dit, il est parfois plus cool d’être sur la rocade toulousaine ! Le pilotage n’est peut être pas des plus agréable mais, arrivés en haut : un désert de pierres, une antenne dont les couleurs inspirèrent Hergé et sa fusée tintinesque, et puis, et puis ! un paysage à vous couper le souffle : à 360° des Alpes à la Méditerranée ! Nous allons rester là un bon petit moment à admirer les lieux, ça vaut vraiment le coup ! Après en avoir pris plein les yeux, une autre partie de notre anatomie commence à grincer : l’estomac ! Début de descente sur l’autre versant, dans une épingle, un restaurant, le Chalet Liotard. Stop ! tout le monde s’arrête . On peut manger ? On peut manger ! alors, installation (pas simple mais on y arrive !). L’accueil est convivial, les plats servis sont bons et copieux, les prix très corrects et pourtant, l’heure est un peu tardive, l’endroit touristique, c’est la fin de saison ! Ah ! Je connais des restaurateurs du bord de la Grande Bleue qui pourraient s‘en inspirer ! (L’un d’entre nous cèdera d’ailleurs à la gourmandise et se régalera d’une glace de bonne taille !).

Retour dans la plaine avec des conditions de circulation bien meilleures qu’à la montée, sur un excellent revêtement mais, alors, bouh ! quelqu’un a oublié d’éteindre le four ! 39°C au thermomètre, il y a de la fièvre dans l’air ! Ce n’est pas tout, il faut tout de même faire quelques courses pour l’apéro et nourrir nos montures ! L’installation sur une terrasse n’est jamais triste, le passage à la pompe de 11 motos, c’est pas mal non plus ! Retour : douche, piscine, apéro, les bières, où sont les bières ? Restées dans des valises ! Elles sont réfrigérées les valises ? Non, alors, vite, direction frigo ! Je voudrais noter ici le courage, que dis-je, l’abnégation, même la témérité de celui qui, chaque soir, part effectuer sa marche quotidienne armé seulement de son camel-bac et de son GPS (petite remarque un tantinet perfide : il ne s’est jamais perdu !)

La suite ? Comme d’habitude : repas toujours excellent puis dodo avant d’attaquer le dernier jour dans la région (pas pour Cédric qui, travail oblige, nous quittera demain matin.).

On chamboule tout : en raison de la température, balade à moto le matin à la fraîche (hum ! hum !) puis spectacle au frais dans l’après-midi. Démarrage, balade ô combien agréable dans l’arrière pays guidés de main de maître par le local du groupe. Tiens ! une route qui, tout à coup, éveille en chacun de nous ce besoin, parfois irrépressible, d’accélérer afin de faire effectuer un galop aux chevaux de nos montures. Mais, oups ! que se passe t-il ? une éclosion soudaine de cyclistes ? Il y en a partout ! par deux, par trois, par groupes, des en file (rare), des de front, des en vrac ! Rien à faire, il faut réprimer notre envie de tourner la poignée et se souvenir immédiatement de l’existence de nos freins ! Bon, un petit café pour analyser tout çà seulement, se garer tous n’est pas chose aisée, l’un d’entre nous ira même, lors d’une marche arrière un peu poussée, jusqu’à renverser un panneau de menus ! Qui c’est ? Allez un petit indice : c’est que, maintenant, il a des jambes musclées, le bougre !

Réunion au sommet, décision dans la foulée : pas la peine d’insister, aujourd’hui c’est dimanche, on file direct vers les Baux. Chère aux nostalgiques des migrations estivales d’antan, elle sut être poétique grâce à Charles Trénet, nous voilà donc sur cette fameuse N7 qui nous mènera jusqu’à St Rémi de Provence où nous ferons halte pour nous restaurer. Un restaurant italien attire notre œil, Da Pepe ! Non seulement il assouvira notre faim mais, en plus, il comblera nos papilles gustatives avec ses pizzas au feu de bois, ses pâtes à l’encre de seiche ou encore ses pâtes au Parmesan (Parmesan arrivé en tome entière puis creusé à la Grappa enflammée !). C’est en pleine digestion mais ragaillardis que nous filons vers les Baux de Provence où nous attend, dans ses carrières de lumière un spectacle somptueux intitulé : « Chagall songes d’une nuit d’été ». Que dire de plus ? Rien, c’est magnifique, on se retrouve immergé dans des œuvres de ce peintre du XXème, toutes accompagnées par une musique envoûtante ; la chair de poule ne vient pas uniquement de la fraîcheur des lieux ! Clap de fin, retour au parking motos où nous aurions pu mettre des œufs à cuire ! S’équiper à nouveau n’est pas un acte spontané, c’est le moins qu’on puisse dire ! Retour au camping en passant par Orange où un freinage d’urgence m’évitera peut être un instantané photo (pas vu, pas pris ? À voir !).Camping : programme habituel, on n’est pas au bagne !

Lundi, le retour !(à 11 , Julien, à son tour a du partir tôt le matin, ah ! le travail !). Notre grand maître du GPS retrouve sa place, c’est à dire devant, il en a donc du courage comme dirait Paul Fort.

C’est parti, grandes routes donc rythme soutenu ; RAS jusqu’au moment où un panneau annonce : « route barrée ».  « Qu’importe, notre guide électronique saura nous sortir de cette impasse ! » Nous voilà donc sur une toute petite route à flanc de montagne, elle nous fait découvrir de beaux paysages sauvages seulement il y a un hic : au bout d’une heure « tiens, on est déjà passé là !» . Arrêt, à nos cartes, petite discussion puis décision : retour à Gange ; après celles du Tarn, de l’Ardèche, nous allons suivre les gorges de l’Hérault direction St Guilhem du Désert où l’heure de la cantine ayant sonné, nous essayons de nous arrêter. Pas simple, parkings bondés, on est têtus alors on y arrive d’autant plus que le resto en bord de route nous tend sa terrasse ! Très bon accueil, on se met en place, on commande salade gourmande pour tous ? Ah ! Mais non ! deux ventres particulièrement affamés se laisseront tenter par une souris d’agneau ! Une excellente glace nous aidera ensuite à se remettre en selle. On y restera jusqu’à ce que nos machines annoncent que, faute de carburant, elles allaient s’arrêter ! Obéissants, nous remplissons les réservoirs ; en profitons pour dire au-revoir à Patrick et Mireille qui vont rejoindre leurs pénates voisines. On ne s’arrêtera plus ! À Labruguière, Farid nous quitte à son tour, tut ! tut ! d’au-revoir puis le groupe finira de s’étioler à la Pierre Plantée où Philippe file vers Soual, re tut ! tut !.Ce périple s’achèvera à Sorèze où, nos séants quelque peu endoloris (on a mal au c… quoi !), nous écluserons un voire deux verres de bonne bière chez notre président vénéré.

De belles routes, de beaux paysages, une bonne ambiance ; y a pas à dire, il faudra recommencer !

À bientôt !

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