Endurance solex de TARBES 2017


 

Demain, c’est sortie moto ! Mais apparemment il n’y aura pas grand monde. Sur le « Doodle » il n’y a que Thierry et moi d’inscrits. Et Thierry ne peut pas venir en moto. Il prendra la voiture. Donc il y aura … moi !

            Qu’a cela ne tienne. J’irai tout seul. C’est pour la bonne cause : encourager « notre équipe Sorézienne de compétition de Solex ». Il faut être solidaire entre Solex, Trial et Route.

            Partir seul a des avantages : Je peux choisir mon itinéraire, m’arrêter quand je veux… Il faut quand même que je respecte le rendez-vous de départ à 8h00 aux MOUREAUX. Car des « non-inscrits » peuvent venir. C’est possible avec le beau temps annoncé !

            Une bonne balade est une balade préparée. Vérification de la moto (usure des pneus, pression des pneus, usure des plaquettes, lumière, niveaux) puis le plein : la moto est prête.     Maintenant, il faut penser à l’itinéraire. Il faut être à Tarbes un peu avant midi. Donc ce sera un aller « rapide », mais sans autoroute (trop ennuyeux) : TOULOUSE, AUCH, MIRANDE, TARBES par RN. J’avoue, ce n’est pas ce qu’il se fait de mieux comme balade. Mais il ne faut pas rater le départ de la course qui est à midi.

            Par contre, au retour, tout est permis (ou presque). La carte Michelin révèle des routes dites « parcours pittoresque » entre LANNEMEZAN et MURET. J’articule mon itinéraire afin de profiter au mieux de ces routes signalées par une bande verte sur la carte. Voici le résultat :

TARBES, LANNEMEZAN par autoroute (29km qui coûte 70 centimes, c’est raisonnable !) puis de la départementale (enfin!) pour passer par CIADOUX, RIEUMES, MURET. Aux abords de TOULOUSE, j’improviserai.

            Je note tout en détail sur un papier que je dispose de manière bien visible sur le guidon.

Je prépare à boire, de quoi grignoter et je nettoie le casque pour être fin prêt.

            C’est le jour J. Bien qu’ayant dormi une heure de moins (changement d’heure oblige), j’ai la pêche ! Ce doit être l’excitation de la sortie. Il fait frais mais beau. J’enfourche la bête, direction les MOUREAUX.

            Le parking de la salle est désertique. Il est 7h57. Je n’éteins même pas le moteur. J’envoie un SMS à Thierry pour lui dire que je viens comme prévu. Il est déjà 8h03, pas de motard en vue. J’y vais !

            REVEL, St FELIX, TOULOUSE. Les voitures sont rares. Très rares. Tant mieux, la circulation ne me ralentit pas. Périph, direction AUCH. Sortie de TOULOUSE, c’est toujours aussi fluide. Je profite de la nouvelle portion 2×2 voies limitée à 110. Il y a peu de voitures, mais suffisamment pour que j’aie à doubler. Manque de bol, sur une portion à 90, je passe un peu vite. Problème, il y a un radar fixe dans le coin. Je n’ai pas vu de flash, mais je ne suis pas tranquille car je ne sais pas où il se situe exactement.

            C’est la fin de la 2×2 voies, je continue sur la nationale. Toujours pas un chat. Ça roule bien jusqu’à AUCH. A partir d’ici, je ne connais pas la route. Mais TARBES est bien indiqué. Donc c’est sans difficulté que je trouve mon chemin. La route est plus intéressante avec quelques jolies courbes, mais ce n’est pas encore ça. J’arrive à MIRANDE. Il est 10h passées. Il y a quelques personnes qui se promènent, sans plus. Ça change du festival !

            Dernière portion de route avant l’arrivée. J’aurais dû me couvrir davantage car, bien que le soleil soit de la partie, la température ressentie reste faible. Et devant moi se dresse la chaîne des Pyrénées. Magnifique, large, proche comme j’ai rarement l’occasion de la voir. Sa neige reflète le soleil, elle brille. Je ne peux résister à l’envie de la prendre en photo. Je m’arrête et je mitraille. Mais le téléphone est peu adapté pour restituer cette beauté. Tant pis, je reprend la route. J’ai du mal à me concentrer sur le bitume tant le spectacle de la montagne est beau. Les longues lignes droites me permettent d’en profiter.

            Je m’approche d’une agglomération. Le but n’est pas loin. La direction du chef-lieu des Hautes-Pyrénées est indiquée bien sûr. Je passe l’Adour et me voilà à TARBES. Il faut maintenant trouver le circuit où se déroule la compétition. Heureusement hier j’ai utilisé Google Maps pour voir les photos des rues sur lesquelles je roule maintenant.

            Je me gare aux abords du circuit. Il n’y a pas grand monde. C’est bientôt 11h. Et déjà les moteurs vrombissent. Je m’approche. C’est le paddock. Chaque équipe a son stand, souvent avec Barnum, outillage, pièces de rechange, stock de pneus et bien sur le Solex. En discutant avec l’équipe de Sorèze, j’apprends qu’aujourd’hui toutes les catégories sont représentées :

– Origine

– Origine amélioré

– Promotion (nous courons dans cette catégorie)

– Prototype

– Super prototype

            C’est bien de pouvoir observer les préparatifs d’avant course. Les mécanos sont à la tâche. Des engins vont et viennent. Ce sont les essais. Les chronos classeront les machines au départ. Je me risque à un commentaire « le classement au départ n’est pas très important pour une course d’endurance de 6 heures ». A quoi David me répond « entre le premier et le 2ème souvent ça se joue à quelques secondes ! ».

            C’est encore vrai pour cette course car le 2ème sera à 32.9 secondes ! D’autres chiffres : Circuit 1.6 km. Vitesse maxi 69.7 km/h. Il faut savoir que ces engins dépassent les 100 km/h si la piste le permet. Cylindrée maxi 50cm³. On parle de Solex mais les performances sont bien là. Certains super protos sont impressionnants : carénage, cadre fait sur mesure, frein à disques, moteur à refroidissement liquide, pot détente, plus de 10 000 tr/min ! Les pilotes sont protégés comme il se doit avec combinaison, bottes, gants et casque évidemment.

            Notre équipe fait peu de tours d’essais car une panne nécessite le changement du carburateur. Qu’à cela ne tienne, le stock de pièces et les compétences du mécano le permettent. Seule l’heure est problématique. Dans un quart d’heure le départ est donné. C’est juste mais suffisant pour l’opération. Les pilotes sont sur le qui vive. La tension est palpable.

            Les commissaires veillent au bon déroulement de la mise en place des machines sur la grille de départ. La sécurité civile est déjà en place aux endroits sensibles de la piste. Tous les yeux sont tournés vers le stand des chronomètres officiels. On retient son souffle. Et c’est le départ ! Comme aux 24h du MANS moto, les concurrents poussent pour démarrer. Et c’est dans un bruit rageur que les Solex s’élancent.

            Ça se bouscule presque pour passer la première chicane. On remarque déjà la différence de catégorie. Les « super protos »  sont déjà hors de vue alors que les « origines » sortent de la chicane. Il faut moins de 2 minutes aux premiers pour boucler un tour. Les voici qui arrivent au coude à coude dans un bruit impressionnant ! Ils sortent du virage et passent la ligne droite gaz à fond. Les plus téméraires tardent à couper pour négocier la chicane. Le pilotage fait la différence ! Mais ce n’est que le début. La mécanique va être mise à rude épreuve pendant 6 heures. Et les pilotes cherchent la performance et ne ménagent pas leur monture.

            En peu de temps, les moins rapides se font déjà dépasser par les premiers qui ont un tour d’avance. Mais ils se battent quand même pour être bien placés dans leur catégorie. A mes yeux, ils ont davantage de mérite car les Solex d’origine, comme chacun le sait, possèdent des pédales. Ce sont des atouts précieux en sortie de virages. Courage ! 6 heures à se partager entre deux pilotes : c’est encore 3 heures à pédaler ! Ils se donnent à fond pour le plus grand plaisir des spectateurs qui les stimulent.

            Certains s’arrêtent déjà au stand. C’est le cas de notre équipe qui constate que le carburateur a besoin d’un réglage. Le mécano qui connaît parfaitement son affaire est déjà à l’ouvrage. Nous sommes tous attentifs à son intervention sauf les pilotes qui s’échangent des informations. C’est bon, on peut repartir. A l’occasion, on change de pilote. Il était impatient d’être en course.

            Je participe comme je peux, je chronomètre. 1min56s au tour. Le réglage a fait effet. Mais déjà le drapeau rouge est levé. Une chute interrompt la course. C’est l’occasion d’annoncer le chrono au pilote qui est satisfait. Un resquilleur rentre au stand. Il est tout de suite rappelé à l’ordre par un commissaire (pour l’anecdote, c’est le futur vainqueur). Le blessé est évacué. La piste est contrôlée. La course peut reprendre. C’est un nouveau départ. Pour ceux qui se posent la question, la course s’arrêtera à 18h, bien qu’il y ait eu cette interruption.

            Il est bientôt 13h. Avec Thierry nous allons nous restaurer. L’École Nationale d’Ingénieurs de Tarbes a prévu de quoi ! Nous prenons un sandwich avec des frites. On discute, on admire le paysage : la chaîne des Pyrénées que l’on peut admirer avec ce beau soleil.

            Nous n’avons pas terminé notre repas que la course est à nouveau stoppée. Une autre chute probablement. C’est alors que l’on voit au loin notre premier pilote pousser le Solex n°32. Nous allons voir, c’est Sorèze qui est tombé ! Les nouvelles ne sont pas très bonnes. Notre premier pilote va être évacué par les pompiers vers l’hôpital pour une radio du poignet. Je vous rassure tout de suite, l’examen ne révélera aucune fracture ni entorse. Plus de peur que de mal.

            Avant d’être évacué il a donné des consignes : il faut réparer et continuer la course ! C’est pourquoi le mécano est déjà en train de chercher comment remplacer la pièce qui a provoqué la chute : La patte de fixation du pot s’est desserrée (avec les vibrations) puis est venue se prendre dans les rayons de la roue avant ! Une patte de fortune est mise en place. Elle est rudimentaire et surtout conçue pour gagner en sécurité afin d’éviter de renouveler la mésaventure. Il faut également changer la bougie qui s’est cassée net en percutant le sol. La roue avant est remplacée également car un rayon a cassé et deux sont bien tordus. Le moteur va t-il démarrer ? Oui, mais il ne tourne pas très « rond ». Il faut déculasser ! L ‘opération risque d’être longue. Je ne peux pas y assister car je pars maintenant pour ne pas arriver trop tard.

            Je salue l’équipe et m’éloigne. Premier objectif : Faire le plein. Ensuite, direction l’autoroute. C’est pas ce que je préfère, mais ça me permet d’aller rapidement vers le parcours intéressant de la journée.

            Je prend le ticket et c’est parti pour un quart d’heure à 130. Agréable surprise, ce n’est pas si monotone que cela ! Il y a de grandes courbes, ça monte, ça descend. Ça me permet de tester ma routière. Elle ne se défausse pas. Elle est stable. Les suspensions mériteraient d’être réglées un peu plus dures afin de moins « pomper ». Pour le peu de kilomètres à faire sur ce genre de route, ça va très bien ainsi. Les courbes se resserrent. J’ai rarement roulé sur une autoroute aussi sinueuse ! La vitesse est d’ailleurs réduite. Bref le temps passe vite !

            LANNEMEZAN, je sors. Passés quelques rond-points et quelques intersections je suis enfin sur la route choisie. Au début, c’est plutôt « plan plan » : des lignes droites en plaine. Puis le relief fait que la route devient un peu sinueuse. Je passe CIADOUX. Le temps est superbe, la température idéale, la visibilité est très bonne. Avec le soleil de dos, je n’ai aucune gêne. Après LILHAC ça commence a être vraiment intéressant. Très peu de circulation. Le revêtement est correct. Pas de gravier. Ce que je préfères : Courbe, avec visibilité jusqu’à sa sortie. Ça permet de bien l’appréhender, de se caler au bon régime avec le bon angle pour en profiter au maximum. Le plus souvent, je suis en 3 voir en 2 ! C’est le pied ! Pas besoin de chercher son chemin. C’est la D3 sur plus de 30kms !

            Mais toutes les bonnes choses ont une fin. RIEUMES approche. C’est de nouveau de la plaine. Ensuite, c’est pépère jusqu’à MURET. Je prends les grands axes pour rejoindre la rocade de TOULOUSE. Heureusement je suis une Z. C’est moins ennuyeux ainsi. Le gars est prudent, probablement à cause des véhicules radars qui sévissent dans la région.

            Pour la fin du parcours, je préfère ne pas trop tirer sur la corde car j’ai quand même fait autour de 400kms aujourd’hui. Donc ce sera LABASTIDE BEAUVOIR, ST FELIX, REVEL et SOREZE.

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